Meschers-sur-Gironde, près de Royan, sur l’estuaire de la Gironde, possède les plages les plus au sud du pays royannais. Autrefois petit village de pêcheurs, la commune connait un essor à l’époque de la mode des bains de mer. Elle se transforme en station balnéaire. Véritable balcon sur l’estuaire, Meschers-sur-Gironde doit sa renommée à ses habitats troglodytiques.

Parmi les sites à visiter en Charente-Maritime, il y a notamment les grottes de Meschers qui surplombent l’estuaire de la Gironde. À l’origine naturelles, c’est la main de l’homme qui a agrandi ces cavités naturelles au fil des ans. Aujourd’hui, le public peut ainsi bénéficier de visites sur deux sites de visites.

Le site troglodytique municipal de Meschers, les Grottes du Régulus, doit son nom au célèbre navire français. Sous Napoléon, il est pris en chasse par les Anglais. Puis il se saborde au large, en 1814. Découvrez un écrin d’exception dans les falaises calcaires. L’homme a fait son nid dans l’un des paysages les plus insolites de la côte saintongeaise. Profitez d’une visite de 45 minutes pour en apprendre un peu plus sur la géologie des lieux, l’estuaire de la Gironde, la pêche en estuaire,

La visite révèle la reconstitution d’un habitat typiquement saintongeais du XIXe siècle. Un escalier intérieur donne accès à une cavité plus basse, celle dite des ”Amoureux“. Laissez-vous surprendre par le caractère sauvage du lieu. Entrebâillez la porte secrète creusée dans la paroi rocheuse… C’est ici que selon la légende, Charlotte de La Trémoille, Princesse de Condé, venait y cacher ses amours infidèles avec son jeune page, Permilhac de Belcastel…

On part à la découverte d’un coin caché, celui des falaises où l’Homme a extrait des blocs de roches calcaires formant des carrières. Cette large bande rocheuse est accessible par un escalier qui vous emmène au pied de la falaise. Un endroit incontournable pour profiter des carrelets et contempler au loin l’église Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde. Un lieu secret unique sur la Côte de Beauté.

Construite par les Anglais au XIIIe siècle, Talmont-sur-Gironde prend la forme d’une bastide d’Aquitaine avec ses ruelles perpendiculaires pour faciliter le déplacement des troupes militaires. Le roi d’Angleterre Édouard Ier (le méchant face à Mel Gibson dans le film « Braveheart ») verrouille ainsi l’estuaire de la Gironde et contrôle l’accès au port de Bordeaux.

Lors de la Fronde au XVIIIe siècle, les fortifications sont détruites par l’armée espagnole, soutien du Prince de Condé. Il en reste aujourd’hui, notamment, le chemin des anciens remparts et les vestiges de la Tour Blanche face au kiosque.

Balade au cœur de Talmont

Bordées de roses trémières, les ruelles pavées révèlent à chaque recoin une partie du petit patrimoine du village : un cadran solaire, une venelle ou un puits. Les maisons saintongeaises aux volets de couleur sont devenues, pour certaines, des ateliers d’artisanat d’art et des boutiques pour le plaisir des visiteurs : peinture, verrerie, cuir, bijoux, vêtements… 

Caché au cœur de la cité, le tilleul centenaire trône fièrement au centre de la place de la Priauté face à la Mairie. Le temps d’une pause à l’ombre, on y est au calme, même en plein été.  

Le petit port de Talmont

a connu sa plus forte période d’activité notamment à l’époque de la pêche à l’esturgeon et de la production de caviar, pendant la première moitié du XXe siècle. Fait d’un chenal creusé par l’homme et équipé de pontons, il vit au rythme des marées grâce à son écluse maniée à la main.

Du port, on voit la falaise du Caillaud bordée de carrelets et abritant les vignobles de Talmont.

On peut ainsi observer la baie de Chandorat au bout du sentier ou l’église Sainte-Radegonde sur le chemin du retour. 

à flanc de falaise et au péril des flots

L’église romane date du XIIe siècle. Elle est ensuite classée aux Monuments Historiques en 1890. Elle est dédiée à Sainte-Radegonde, reine des Francs au VIe siècle et protectrice des marins. Sa nef, sa crypte et son chemin de garde sur le toit ont aujourd’hui disparu. Son chevet fait le bonheur des photographes amateurs comme professionnels. Il est orné de modillons représentant des animaux, des visages et même un tonneau de vin !

Les embruns et le sel de la mer rongent l’église faite de pierres calcaires. Le portail Nord est dans le pur style roman saintongeais. À l’époque, c’était un véritable livre de pierre à ciel ouvert qui transmettait la bonne parole aux fidèles souvent illettrés. C’est pour cela qu’on retrouve différentes sculptures sur les voussures : un lion tiré à la corde, une échelle humaine, l’agneau de l’Apocalypse…

L’église Sainte-Radegonde et son cimetière marin

À l’intérieur, les chapiteaux soutiennent la coupole. Le nez en l’air, on peut distinguer, entre autres, le combat de St-Georges contre le dragon. Don d’Anne d’Autriche, un antependium (broderie de perles et de soie servant de devant d’autel) attise la curiosité des visiteurs. Un navire ex-voto est également suspendu dans l’absidiole nord. 

Jouxtant l’église, le cimetière marin est unique sur la côte atlantique grâce à ses pierres tombales et ses cénotaphes saintongeais avec « vue mer ». Aux beaux jours, les roses trémières viennent compléter le tableau.

Un village historique mais vivant

L’histoire de Talmont-sur-Gironde est riche et ces quelques lignes ne sauraient lui rendre entièrement honneur. Le musée du village, installé dans l’ancienne école communale, remonte le temps grâce à ses maquettes, objets de collection et vidéos. Sous l’ancien préau, le musée de la pêche complète la visite avec ses dioramas mettant en scène différentes époques et techniques. Dans le jardin, la yole, petite embarcation traditionnelle, rappelle la pêche à l’esturgeon.